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un bâton ou une baguette. Moïse s’en servait comme d’une houlette pour conduire ses troupeaux.

Jacques. Ce pauvre Moïse est un peu poltron, ce me semble. Comment ne comprenait-il pas que, si près de Dieu, il n’avait rien à craindre ?

Grand’mère. Il aurait dû le comprendre ; mais il était très-humble, et il ne pouvait croire que le Seigneur l’eût choisi pour une si grande œuvre ; il crut que le Seigneur voulait seulement l’éprouver.

La voix de Dieu rappela Moïse et lui dit : « Prends ce serpent par la queue. » Moïse le prit, et le serpent redevint une verge.

« Mets ta main dans ton sein, » lui dit encore le Seigneur. Moïse obéit et la retira couverte de lèpre.

Françoise. Qu’est-ce que c’est que la lèpre ?

Grand’mère. C’est une horrible maladie qui était très-commune chez les Juifs et qui couvrait le corps de plaies saignantes et de croûtes blanches et infectes, qui causaient une vive douleur et une démangeaison insupportable.

« Remets ta main dans ton sein, » lui dit le Seigneur. Il la remit et la retira parfaitement guérie.

« Tu feras ces miracles devant eux, dit-il à Moïse, et ils te croiront.

— Seigneur, dit encore Moïse, comment pourrai-je parler à Pharaon, moi qui ai toujours parlé difficilement ? Et même depuis que je vous ai parlé, je sens qu’il m’est plus difficile de prononcer. »

Armand. Est-ce que c’était vrai, Grand’mère ?

Grand’mère. Oui, Moïse disait vrai ; il bégayait, il avait de la difficulté à prononcer les mots.

« N’est-ce pas moi, répondit le Seigneur, qui fais les sourds, les muets, les bègues, les aveugles ? Va, je serai dans ta bouche, et je t’apprendrai ce que tu devras dire.

— Je vous en prie, Seigneur, envoyez à Pharaon un homme plus habile que je ne le suis. »