considérable de blé, de grains et de fruits de toutes espèces. Joseph fit bâtir dans toutes les villes d’Égypte d’immenses greniers ; il les fit remplir des blés qu’il achetait au nom du roi et qu’il conserva pour les sept années de famine qui devaient venir après les sept armées d’abondance. Tous les greniers se trouvèrent remplis à la fin de la septième année fertile.
Alors commencèrent les sept années de misère ; la famine faisait mourir une partie des populations du monde entier ; en Égypte, le peuple avait du blé en quantité suffisante, grâce à Joseph, qui en vendait au nom du roi non-seulement dans les villes, mais aussi dans les campagnes.
Quand on sut dans les pays voisins qu’on vendait du blé en Égypte, on accourut de tous côtés pour en avoir.
Jacob appela ses fils et leur dit : « J’ai appris qu’on vend du blé en Égypte ; allez-y pour en acheter de quoi nous faire vivre tous pendant quelque temps ; autrement nous mourrons de faim. »
Les dix frères de Joseph partirent donc avec de l’or pour payer le blé. Jacob avait gardé auprès de lui Benjamin, le jeune frère de Joseph, second fils de Rachel, qu’il avait tant aimée. Il n’avait pas confiance dans ses dix autres fils, et il leur dit qu’il craignait pour Benjamin les accidents d’un si long et si pénible voyage.
Les dix frères de Joseph se mirent donc en route et arrivèrent dans le palais qu’habitait Joseph. Le blé ne se vendait aux étrangers que sur l’ordre de Joseph lui-même.
Jacques. Pourquoi cela ? C’était fort ennuyeux pour Joseph, qui avait tant à faire déjà, de recevoir tous ces étrangers, et c’était ennuyeux pour les étrangers d’être obligés d’aller jusqu’à la capitale pour acheter du blé.
Grand’mère. C’était un ennui et une fatigue, il est vrai ; mais Joseph voulait avant tout avoir du blé pour toute l’Égypte pendant les sept années de famine ; et il ne voulait pas qu’on en