ce qui était découvert, que son père pouvait toucher ; elle lui donna le plat qu’elle avait préparé et les pains qu’elle avait cuits au four. Jacob porta le tout à Isaac et lui dit : « Mon père.
— Je t’entends, répondit Isaac ; mais lequel de mes fils es-tu ? »
Jacob lui dit : « Je suis votre fils aîné ; j’ai fait ce que vous m’avez commandé ; levez-vous, mangez de ma chasse, et donnez-moi ensuite votre bénédiction. »
Louis. Comment Isaac n’a-t-il pas reconnu la voix de Jacob, et n’a-t-il pas soupçonné quelque tromperie ?
Grand’mère. C’est précisément ce qui est arrivé. Isaac soupçonnait quelque chose sans en être bien sûr ; tu vas voir comment il a cherché à s’assurer si c’était réellement Ésaü qu’il allait bénir.
Il dit à Jacob : « Comment, mon fils, as-tu pu avoir ce gibier et le préparer en si peu de temps ?
— Dieu a voulu que ce que je désirais se présentât tout de suite à moi, répondit Jacob.
— Approche-toi, mon fils, dit encore Isaac, afin que je reconnaisse si tu es réellement mon fils Ésaü. »
Jacob s’approcha ; Isaac lui passa la main sur le visage, sur le cou, sur les mains, sur les bras, et dit : « La voix est la voix Jacob, mais les mains sont celles d’Ésaü. » Avant de le bénir, il lui demanda encore une fois : « Es-tu mon fils aîné ?
— Je le suis, » répondit Jacob.
Gaston. Grand’mère, Jacob mentait joliment, car il savait très-bien qu’il n’était pas Ésaü.
Grand’mère. Il savait qu’il n’était pas Ésaü, mais il savait aussi que Dieu l’avait choisi pour être l’aîné de la famille et le Patriarche, puisqu’Ésaü lui avait vendu son droit d’aînesse pour un plat de lentilles. Remarque qu’il ne dit pas : « Je suis Ésaü, » mais : « Je suis votre fils aîné. »
Jacques. Alors, Grand’mère, il a, sans mentir, trompé le pauvre Isaac aveugle, et je trouve que c’est très-mal.