Polinius consentit à accompagner au temple le saint Apôtre. Ils arrivèrent devant l’idole.
« Dis ce que tu es et de quel lieu tu viens, Astaroth ! Dis si tu es le Dieu qu’on doit adorer, s’écria Saint Barthélemy.
— Ta puissance plus grande que la mienne m’oblige, saint homme, à te répondre, dit l’idole. Je ne suis pas un Dieu ; je ne suis qu’un misérable esprit condamné aux flammes éternelles pour m’être révolté contre Dieu, mon créateur. Les oracles que je prononce ne sont que des tromperies ; je ne prédis que le mal que je puis et que je veux faire, le bien que je ne veux pas empêcher exprès pour faire croire à mes prédictions. Les guérisons que j’ai opérées sont fausses, car je donnais moi-même par malice les maladies que j’avais la puissance de faire disparaître. »
Après cette confession, l’Apôtre lui dit :
« Je t’ordonne de briser toutes les idoles du temple et de te retirer pour jamais dans un lieu où tu ne pourras faire de mal à personne. »
Astaroth fut obligé d’obéir. Le brisement de toutes les idoles fit un tel effet sur l’esprit de Polinius et de tout son peuple, qu’ils se convertirent à Jésus-Christ et demandèrent instamment le baptême.
Douze villes de ce royaume suivirent l’exemple de leur Roi. Elles eurent le bonheur de recevoir l’explication de la doctrine de Jésus-Christ de la bouche même de saint Barthélemy ; il les baptisa tous ; l’Apôtre en choisit quelques-uns parmi les plus fervents pour en faire des prêtres et des diacres, afin qu’après lui les fidèles pussent continuer à recevoir les Sacrements et l’instruction nécessaires.