Lystra, enseigna et prêcha encore quelque temps dans chacune de ces villes ; il y établit des Anciens.
Marie-Thérèse. Qu’est-ce que c’est : des Anciens ?
Grand’mère. C’étaient des Chrétiens pieux, plus sages et plus éclairés que les autres ; ils formaient un Conseil ; ils étaient comme des Juges. Là où il n’y avait pas encore de prêtres, on s’adressait à eux quand on était embarrassé sur ce qu’on devait faire pour tout ce qui regardait la conduite religieuse.
Marie-Thérèse. Sur quoi, par exemple ?
Grand’mère. Par exemple, s’il y avait une persécution, les nouveaux Chrétiens pouvaient ne pas savoir s’il était permis de se cacher, de s’enfuir ; ou bien s’il valait mieux se dénoncer soi-même, pour être martyrisé ; ou bien encore si l’on pouvait, en conscience, continuer à faire semblant d’être païens, pour ne pas attirer la persécution sur soi et sur sa famille. Dans toutes ces difficultés ils allaient consulter les Anciens, qui leur disaient ce qu’ils devaient faire.
Les Apôtres saint Paul et saint Barnabé partirent encore
pour parcourir plusieurs villes et provinces de l’Asie-Mineure ;
ils vinrent ensuite à Antioche, où ils racontèrent aux frères,
c’est-à-dire aux Chrétiens (car tous les Chrétiens vivaient
entre eux comme des frères dans cet heureux temps de vraie
charité), ils racontèrent donc à leurs frères tout ce qu’ils
avaient fait depuis leur départ. Ils demeurèrent à Antioche
assez longtemps.