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Henriette. Est-ce que c’est vrai, Grand’mère, qu’il y avait des dieux comme cela ?

Grand’mère. Non, mon enfant. Les faux dieux qu’adoraient les païens étaient des démons plus ou moins puissants, qui trompaient les hommes, qui se faisaient rendre un culte comme s’ils étaient le vrai Dieu ; ils avaient partout des temples, des autels, des prêtres et des adorateurs. Il ne faut pas s’étonner que des dieux pareils fussent méchants, voleurs, querelleurs, mauvais sujets, comme l’étaient tous les dieux du monde païen. Mais ces pauvres païens ne connaissaient pas le vrai Dieu, notre Dieu infiniment bon, infiniment juste, infiniment puissant, infiniment parfait.

Et pourtant ils sentaient qu’il devait y en avoir un. C’est pourquoi ils furent si contents d’entendre saint Paul et saint Barnabé leur expliquer si bien le vrai Dieu, qu’ils cherchaient sans l’avoir encore trouvé.

Un de leurs prêtres, qui était près de la ville, amena des taureaux à saint Paul et à saint Barnabé, pour les leur offrir en sacrifice. Ce que voyant, Paul et Barnabé s’élancèrent dans la foule, criant :

« Mes frères, que faites-vous là ? Nous sommes des hommes, mortels comme vous, des hommes semblables à vous ; nous sommes venus vous faire connaître le vrai, le seul Dieu, qui a créé le ciel et la terre et tout ce qui est dans le monde. C’est lui qui fait mûrir vos moissons, pousser vos arbres, qui vous donne tous les biens de la terre. »

Malgré tout ce que disaient Paul et Barnabé, ils avaient bien de la peine à empêcher le peuple de leur sacrifier comme à des dieux.