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STANCES


sur la Carte de[1] Tendre.


Estimez-vous cette carte nouvelle
Qui veut de Tendre apprendre le chemin ?
Pour adoucir une beauté cruelle
Je m’en servais encore ce matin.
Mais, croyez-moi, ce n’est que bagatelle.
Ces longs détours n’ont souvent point de fin,
Le grand chemin et le plus sûr de tous,
C’est par Bijoux.

  1. La Carte de Tendre, dans la première partie du roman de Clélie, par mademoiselle de Scudéri, est une fiction allégorique imaginée pour marquer les différens genres de tendresse, qui tous peuvent se rapporter à trois causes, l’estime, la reconnaissance et l’inclination. La Carte marque trois rivières à qui l’on donne ces trois noms, et sur lesquelles sont situées trois villes, nommées Tendre ; Tendre sur Inclination, Tendre sur Estime et Tendre sur Reconnoissance. La route qui conduit à ces trois villes est semée de villages par où il faut passer : Petits Soins, Jolis Vers, etc., que cite ici Segrais, sont de ce nombre.