souvent peu complaisante et de couleur sombre, la construction de ses œuvres toujours mesurée et logique. Il parle généralement une langue douce et sentimentale, sans rechercher des spéculations transcendantales. — Au contraire l’imagination de Bruckner est tellement puissante qu’il lui arrive souvent, dans ses symphonies, de s’écarter des idées principales et d’y mêler une foule de choses absolument neuves : il en résulte des longueurs et une sorte de confusion momentanée. Mais les deux compositeurs ont du moins un point commun : ils sont les seuls parmi les successeurs de Beethoven qui aient pu écrire, en leur donnant un développement, des mouvements lents. Peut-être Bruckner était-il même supérieur en cela à Brahms, et c’est à juste titre qu’on a pu le nommer le « Maître de l’Adagio ».
La biographie de Bruckner est très simple. Né le 4 septembre 1824, à Ansfelden, près de Linz, en Autriche, fils d’un maître d’école de village, il reçut les premières notions de musique de son père ; après la mort de celui-ci, en 1837, il entra comme