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À MA VILLE NATALE



Ô sol mélancolique, ô cité sans soleil,
Ville de grands murs noirs et de vastes usines,
Tu n’as pour te parer ni vignes ni collines,
Et je t’aime pourtant d’un amour sans pareil,
Ô terre sans histoire, ô cité sans soleil !

Toi qui gardes si bien la volonté de vivre,
Et qui, telle une reine étalant des bijoux
Montres de tes métiers l’acier luisant et doux,
J’admire ton ardeur de Cité jeune et libre,
Toi qui portes si haut la volonté de vivre !