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CANAL DU NORD



Broussaille en ce canal vacillante et brouillée,
Les arbres dénudés s’attristent vers le soir,
Et se penchant plus près de leur sombre miroir
Contemplent leur image auguste et dépouillée.

Dieux vivants que le froid a lentement glacés,
Ils souffrent lentement de longs regrets stériles,
Leurs troncs noueux et nus sont des torses agiles
Mais que l’hiver étreint et retient enlacés.