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De ces débris romains qui te parent encore
Et de ces fûts brisés dont tu t’énorgueillis,
Rien ne subsiste, si ce n’est ce blanc fouillis
De murs que vont couvrant de petits sycomores ;

Mais dans tes champs brûlés dorment tant de héros,
Tant de fois des consuls ont foulé ta poussière
En poussant devant eux des hordes prisonnières,
Qu’une âme veille encore au creux de tes caveaux,

Et que des Monts Albains qui te dominent seuls,
Quand la lune répand sa lumière argentée,
Parfois on voit encor les ombres irritées
De blancs imperators drapés dans leur linceul.