Page:Segard - Le Mirage perpétuel, 1903.djvu/16

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


J’ai lu sur les tombeaux la prière des morts
Qui dorment un sommeil quatre fois millénaire,
J’ai conduit sur le Nil ma barque solitaire,
Un peu de mon vieux cœur y palpitait encor ;

Ô Terres d’Orient, ô Méditerranée !
Damas, tu m’as donné tes sources et tes fleurs,
Eyoub, ta Corne d’or et tes cyprès en pleurs,
Et toi, Jérusalem, tes foules prosternées…

Pourtant, ô ma douleur, tu n’as pas épargné
Ce fougueux compagnon qui t’écartait sans cesse,
Chaque jour je sentais s’aviver ma tristesse,
Et je ne suis pas même à mon mal résigné.