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            Tête fine, prunelles claires,
            Lèvres minces et volontaires,

            Qui donc pourrait te résister,
            Madone de Perversité !

Les Hommes ! tu sais trop le pouvoir qui les trouble,
Rien qu’à voir apparaître un instant hors des draps
La courbe de ton dos, le pli chaud de tes bras,
Ou de tes seins aigus et bruns la pointe double ;

Leurs vaines volontés, ton parfum les dissout,
Tu glisses dans leur chair le goût de la luxure,
Et si quelqu’un se croit d’une vertu plus sûre
D’un seul baiser tu sais l’abattre à tes genoux.

Souple et svelte, quand tu t’allonges sur ta couche,
Avec des mouvements onduleux et félins,
Tu fais saillir ta croupe et tu creuses tes reins,
Ta langue est comme un dard qui jaillit de ta bouche.