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J’ai cherché trop longtemps un cœur qui me comprenne
Et qui m’aime ! Je suis allé, pauvre amoureux,
Glaner des baisers faux, mornes ou doucereux,
Et j’ai traîné mon rêve où notre corps se traîne,
Que j’ai souffert de ces amours sans lendemain !
J’ai marché dans la vie avec inquiétude,
Implorant l’âme-sœur et la cherchant en vain,
Je n’ai trouvé la paix que dans la Solitude !

Ô ma petite chambre, ô mes livres aimés,
Ô ma Bible, fidèle amie, ô lampe chère,
Après un long voyage au pays de misère,
Enfin je vous reviens, meubles accoutumés,
Et votre accueil se fait plein de mansuétude,
Il semble que je sois un ancien ami
Pour qui les doux portraits s’éveillent à demi…
Mais me garderas-tu paisible Solitude ?