Page:Segard - Hymnes profanes, 1894.djvu/68

Cette page a été validée par deux contributeurs.




Feux follets


à M. Georges Rodenbach.


Sur l’eau morne où passaient des frémissements d’aile
La lune répandait ses rayons attristés
Et dans les bruits épars que la nuit entremêle
Pleuraient confusément les roseaux agités.

On se croyait frôlé par des âmes en peine,
La Nuit livide avait de longs frissons glacés,
Et pareil à celui des mornes trépassés
Le vol des feux follets palpitait dans la plaine.