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Qu’elle mesure ces mots avec des lèvres tissées de chair (dont je n’ai pas perdu le goût) avec sa langue nourrie de baisers, avec ses dents dont voici toujours la trace,

Qu’elle tremble à fleur d’haleine, — moisson souple sous le vent tiède, — propageant des seins aux genoux le rythme propre de ses flancs — que je connais,



Alors, ce déduit, enjambant l’espace et dansant sur ses cadences ; ce poème, ce don et ce désir, —

Tout d’un coup s’écorchera de ta pierre morte, oh ! précaire et provisoire, — pour s’abandonner à sa vie,

Pour s’en aller vivre autour d’Elle.