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Ma demeure est forte. J’y pénètre. M’y voici. Et refermez la porte, et maçonnez l’espace devant elle. Murez le chemin aux vivants.



Je suis sans désir de retour, sans regrets, sans hâte et sans haleine. Je n’étouffe pas. Je ne gémis point. Je règne avec douceur et mon palais noir est plaisant.

Certes la mort est plaisante et noble et douce. La mort est fort habitable. J’habite dans la mort et m’y complais.



Cependant, laissez vivre, là, ce petit village paysan. Je veux humer la fumée qu’ils allument dans le soir.

Et j’écouterai des paroles.