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humain, coulant par les muscles, les doigts, et tous ces nerveux instruments humains, ils en reçoivent un déformé par où pénètre l’art dans leur science. — Aujourd’hui corrects, sans plus, ils étaient pleins de distinction à l’époque des Yong-tcheng ; étirés en long sous les Ming, telles les gousses de l’ail élégant ; classiques sous les Thang, larges et robustes sous les Han ; ils remontent combien plus haut, jusqu’aux symboles nus courbés à la courbe des choses. Mais c’est aux Han que s’arrête l’ascendance de la Stèle.

Car la table aveugle des caractères a l’inexistence ou l’horreur d’un visage sans traits. Ni ces tambours gravés ni ces poteaux informes ne sont dignes du nom de Stèle ; moins encore l’inscription de fortune qui, privée de socles et d’espace et d’air quadrangulaire à l’entour n’est plus qu’un jeu de promeneur fixant une historiette : bataille gagnée, maîtresse livrée, et toute la littérature.

La direction n’est pas indécise. Face au Midi si la Stèle porte les décrets ; l’hommage du Souverain