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et je sais encore qu’à la mort de l’Empereur et de la Douairière, il a failli… ou même, il a bel et bien été condamné à mort… et que sa peine fut précisément commuée en une convalescence… qu’il est retiré depuis dans ses terres… Mais, savez-vous ce qu’il y fait ? Comment un homme de sa valeur, et bien portant, de cinquante ans à peine, — comment un homme de son école peut-il accepter…

René Leys me toise de nouveau :

— Yuan est une invention Européenne. Il y a, dans Pei-king, des gens beaucoup plus redoutables qui ne sont pas retirés dans leurs terres ! Ils n’habitent malheureusement pas la Province… ni la Ville chinoise… ni la Ville mandchoue, ni la Ville Impériale… Ils résident dans le Dedans.

— Oh ! Mais vous savez bien que dans le « Palais » il n’y a que des femmes et des eunuques, et un Empereur de cinq ou six ans d’âge… infantile… et de quatre mille ans de Raison Historique !

Il paraît que ni l’Empereur, ni les Eunuques, ni les femmes n’en veulent au Régent, mais… « quelqu’un ».

— Il me semble que le Régent possède pourtant des droits de surveillance ou de défense sur toutes les personnalités chinoises ou mandchoues… Mais de quelle race s’agit-il ?

— Mandchoue, répond René Leys, puisqu’ « elle » habite le Palais.

— « Elle » habite… Une femme alors ?