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il vise l’emploi, — des « directeurs » qui le « proposeront »…

C’est ainsi que j’apprends, en bon ordre et de la même voix méthodique, la classification des Princesses Impériales ; des Époux des dites Princesses ; puis les couleurs, — champs et bords, — des « Huit Bannières », toute l’héraldique des Conquérants Mandchous ; et ce beau titre « Prince au chapeau de fer » !

Maître Wang cite enfin une curieuse caste dont je comprends peu l’origine et l’emploi. Ce sont les « Pao-Yi », les « Esclaves »… et malgré la servilité du nom, je les vois figurer parmi les Conquérants. Ils sont du sang des « Huit Bannières ». Celui qui les mène, choisi parmi eux, est un Prince, esclave aussi.

Maître Wang daigne expliquer : ces gens-là, serfs Coréens ou Mongols des Mandchous d’autrefois, ont été entraînés avec leurs maîtres à la conquête de la « Fleur du Milieu ». Ils l’ont conquise. Ils sont maîtres maintenant, à leur tour, et anoblis.

Quelle noblesse, en effet, et quelle fière allure ! Les Mandchous ont fait maîtres sur leurs nouveaux esclaves chinois, ceux qui les avaient bien servis, dans les temps difficiles… Du moins, je crois avoir compris. Je note avec soin :

— Pao-yi, — esclaves… Pao-yi ts’an-ling, — Chef des Pao-yi… Pao-yi tso-ling. — …

— Entrez !