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C’est l’abri familial dans tous les cas de grande débâcle.

— Et vous, Maître Wang ?

Maître Wang ne tient pas à fuir, mais simplement à déménager. Il m’aide à comprendre que, dans le cas d’une émeute à Pei-king, sa vie, très compromise de par la coiffure et la race de son épouse, se trouverait fort poliment en sûreté chez moi. Oh ! un simple logis dans les dépendances !

Je demeure embarrassé. Je ne dispose vraiment que d’un seul corps de bâtiment ; celui du sud.

— Vous voyez : c’est la chambre de Monsieur « Lei ». Il est vrai qu’il n’y vient plus souvent.

Et je songe un instant à prier ce brave René Leys de me permettre d’abriter à sa place un couple infiniment plus en danger que lui… quand je réfléchis que lui-même est plus exposé que tous : le chef d’une Police Secrète, s’il ne démissionne ou ne disparaît à temps, est le premier à laisser en gage sa personne dans ces jeux antidynastiques. Les risques peut-être imaginaires ou grossis dont il m’a… — dont il avait peur — ne sont rien à côté de ceux qu’on devine… Maître Wang qui « en » fait partie, comprendra !

J’explique donc : je suis au regret : mais les « hautes fonctions » de Monsieur Lei devenant fort dangereuses pour lui, je tiens à lui conserver cet asile chez moi.

Wang fait un peu l’étonné :