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15 octobre 1911. — Il faut absolument que je le joigne. Il lui faudra s’expliquer et me dire une bonne fois si les Impériaux ses amis sont des fous à honorer comme tels, et préparent une chute en beauté, — ou bien s’ils en ont assez de l’Empire et s’apprêtent à démissionner en échange d’une rente ferme, — ou, mieux, si l’Empire et le Palais tout entier ne sont décidément pas un rêve d’historien ; avec tout ce que je viens d’écrire à ce sujet, fumée dansant sur une écume de non-sens !

Oui. Il faut absolument que je le voie. Si j’avais en poche le précieux mouchoir rose, mot de passe et passe un peu partout, je me mettrais, avec cette baguette de sourcier, en quête de René Leys dont vraiment l’ubiquité m’effare. Quand j’ai besoin de lui, comme aujourd’hui, où est-il ? Certainement point au gîte paternel ! Non plus à son École, fermée aux premiers jours de troubles par défaut de ses élèves, fils de nobles, passés en grand nombre à la « révolution ». Il n’est même pas à Ts’ien-men-waï, — du moins dans les plus honorables maisons connues de lui et moi… (j’en arrive). Il est peut-être au Palais ? Dans le Palais ? Sous le Palais ?