Page:Segalen - René Leys.djvu/21

Cette page a été validée par deux contributeurs.

dans les affaires des Boxers, et entraîné soudain vers le catholicisme, il avait, pour cette raison même, trouvé asile auprès de nous.

Viendrait-il de nouveau me demander asile ? Tout est si calme dans ce Pei-king d’à présent !

Il ignore tout de ma langue. J’émets sans pudeur les quelques mots retenus de la sienne ; et je crois bien avoir compris, grâce un peu à l’intervention de mon boy, qu’il a longtemps professé le Mandarin du Nord, le « Kouan-houa », dans une école de policiers au service du Palais ; — qu’il devait cette charge à des parents de sa femme qui est Mandchoue et « suivante du Huitième rang » de la septième Concubine durant la période Hien-Fong… (Second Empire ! voilà qui ne rajeunit pas !) Quant à lui, c’est un « Chinois des Bannières », le descendant de ces vaillants fils de Han, ralliés précocement aux Mandchous, et qui trouvèrent opportun de servir, avant tout autre, les Conquérants. — Des confidences encore, que je ne puis garantir exactement traduites… Mais je suis certain de ceci, qu’il enseigna dans la Police intérieure du Palais… Il a même ajouté quelque chose comme « secret ».

C’est vraiment pénétrer par la plus basse porte ! Je tiens à entrer. Je fais donc bien en le priant, sur l’heure, de m’accorder ses conseils. Afin de ménager une susceptibilité que je lui attribue comme à tous ses compatriotes, sur la foi des miens, je décide d’éviter qu’il rencontre chez moi mon premier pro-