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7 septembre 1911. — Il est vrai qu’à bien réfléchir, plus encore à bien compter, la « situation » en vaut la peine. Que son père se rassure entièrement sur l’avenir et le présent de son fils : il m’annonce aujourd’hui à déjeuner, coup sur coup, qu’il est autorisé à porter la « Veste de cheval », et qu’il est nommé Grand Trésorier Payeur de tous les Princes du Dedans !

Je ne sais de quoi il convient de le féliciter davantage : le port de la « Veste de cheval », du Ma-koua, est sans doute un honneur extrême ; la « veste » en question est un véritable vêtement de couleur jaune, mais comparable, si j’ose dire, à un chapeau, au couvre-chef que les grands d’Espagne gardent noblement sur la tête dans certaines églises où ils entrent, comme la veste, à cheval. René Leys en est fier, car seuls jusqu’ici quelques Princes du Sang et les Ducs au Casque de Fer, et quelques anciens conseillers chinois ont porté cet habit jaune… Et le grand Tuteur Untel, et le Prince mongol Untel et Untel et le Vice-Roi des deux Hou et d’autres encore, n’ont jamais, jamais pu l’obtenir.

C’est bien cela : la qualité rare de la vertu de cet