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— Vous comprenez, Monsieur, qu’il vous est gaudilleux de le recevoir.

Je réponds avec simplicité :

— La Légation de France le reçoit. Et vous reçoit aussi, Monsieur Jarignoux.

Il part en guerre.

— Le Ministre est payé pour. D’ailleurs, je renseigne : les derniers troubles du Sseu-tch’ouan ont été signalés par moi.

Je médite mélancoliquement. Par fonction ou par ironie, le Ministre de France doit prier à sa table républicaine quelques gens qu’on enverrait volontiers à l’office… Il rompt mon silence :

— Alors, tout ce que je vous en ai dit, comme voisin et comme ami de son père… ça vous est égal ? Eh bien ! Eh bien…

Je songe que par politesse et par discrétion le Ministre de France doit serrer la main à tous les Jarignoux qui ne se sont pas encore décidément compromis… Je tends la mienne. Il s’en va.