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RENÉ LEYS

Pei-king, 28 février 1911. — Je ne saurai donc rien de plus. Je n’insiste pas ; je me retire… respectueusement d’ailleurs et à reculons, puisque le Protocole le veut ainsi, et qu’il s’agit du Palais Impérial, d’une audience qui ne fut pas donnée, et ne sera jamais accordée…

C’est par cet aveu, — ridicule ou diplomatique, selon l’accent qu’on lui prête, — que je dois clore, avant de l’avoir mené bien loin, ce cahier dont j’espérais faire un livre. Le livre ne sera pas non plus. (Beau titre posthume à défaut d’un livre : « Le livre qui ne fut pas ! »)

J’avais cru le tenir d’avance, plus « fini », plus vendable que n’importe quel roman patenté, plus compact que tout autre aggloméré de documents dits humains. Mieux qu’un récit imaginaire, il aurait eu, à chacun de ses bonds dans le réel, l’emprise de toute la magie enclose dans ces murs,… où je n’entrerai pas.

On ne peut disconvenir que Pei-king ne soit un