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embonpoint est accompli : elle achève l’éducation des vers-à-soie : les cocons sont mûrs : on la contemple, dans ce nuage, offrant au Ciel cette œuvre réalisée.

Et voici, au hasard des fumées du ciel bousculées par le souffle d’Été, voici l’orchestre de l’Été, les tempêtes musicales, l’orage, le craquement, la participation, les largesses : le bol du Ciel verse le feu de son globe ardent. Et, de toutes ses dalles, de ses marbres, de ses allées, la terre, simulée là-haut par ces palais blancs et mouvants, la terre échauffée renvoie le souffle de ses haleines tièdes. Tout alentour du ciel d’Été, les chars du tonnerre mènent leurs galops circulants : le chaud fait sa ronde et devient un son lourd… Alors, au degré de sa note, on accorde les soies des luths, on retend les peaux des tambours, on ajuste les orgues à bouche, les flûtes traversières, — et en retour, en écho, en harmonie :

Voici la réponse d’en haut : voyez les flèches bienfaisantes éclaboussant la peau terrestre ; voyez couler la grande pluie d’Été, riche de