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mince. — Ombres du vol de retour des grandes oies.

D’autres mouvements moutonnent : ce sont les hibernants qui palpitent. — Joie du réveil des serpents au son du premier tonnerre ! Et le vert tendre apparaît dans les couleurs. Fixez bien ce moment des nues : de ces flocons sort un char bleu-vert. Le Fils du Ciel, paré de vêtements bleu-vert, orné de jeunes pendeloques vertes, a reçu de l’Astrologue mesureur du temps, l’annonce solennelle que Printemps aujourd’hui se manifeste et enfièvre cet horizon du Nord. Le Fils du Ciel des Nues est donc sorti du Palais Nord. Traîné par six chevaux bleu-vert, il roule sur l’éternelle voie de ronde. Le premier de tous les hommes, à grand’joie et grande haleine, il va à la rencontre du Printemps.

Il s’élance en tourbillonnant dans sa fumée. Il revient sur lui-même et rentre au Palais bleu-vert, car voici le temps d’équinoxe. Regardez vite cet instant, ce point d’équilibre : quand le jour égale la nuit. ( — Voyez tous