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sur un cheval pâle, abrité d’un grand éventail à rosaces dorées, il se fait ouvrir la porte milieue, et chemine entre deux groupes de musiciens d’honneur : à gauche et en bas, des trompettes, et, dans la symétrie, des flûtes et des tambours. Nous coupons la verticale des deux grands mâts rouge-cinabre, si hauts, qu’il faut les suivre jusqu’au bout pour connaître leur emploi : ce sont les porte-bannières des deux grands Généraux : celui de l’Ouest, va pendre sa banderolle au dessus des musiciens de l’Ouest. L’autre dérobe sa pique dans les nues. Passons des portes, des cours ; voici les intendants dépêchés à notre encontre ; nous allons, précédant du regard le Seigneur solennel, libres et légers vers le Prince.

Même, à notre gré, sautant d’un coup d’œil par dessus le toit principal, nous habitons sans indécence l’espace réservé aux Princesses, aux concubines, aux suivantes. Comme la Cour antérieure est en fête, tous les dedans