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… Un Empereur, vêtu de rouge, couché longuement sur un lit tout vermillon.

La face et les yeux rougeoient ; les prunelles se piquent d’étincelles ; et il regarde avec le sourire que l’on a pour la Seule que l’on attende et qui est proche ; et il jette devant lui ses deux mains de couleur chaude avec ce geste que l’on tend vers l’unique objet qu’on aime et qui est là ; et son cou renversé, brûlé de lueurs rousses, et ses lèvres éclairées de fièvre, toute la Personne, richement peinte s’illumine et se donne comme au désir de quelque chose que pourtant nous ne voyons pas : sauf, — à les bien fixer, — en plein milieu des yeux luisants : une flamme.