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coulent logiquement à la mer. Seule, la Licorne, — faut-il l’avouer ? — ne daigne plus se laisser prendre. Était-elle vraiment indispensable au bonheur des villageois, des marchands, des officiers civils et militaires ?

En revanche, les présages néfastes n’apparaissent point davantage : il n’y a pas de monstruosités évidentes ; pas de mûrier changé en saule ; aucun homme ne devient femme. On n’entend plus de bruits inexplicables sous la terre. On n’a pas vu d’objets insolites apparaître au dedans du Palais… ni le Renard invisible s’asseoir à la place de l’Empereur.

Sans doute, le Dessous-du-Ciel est en deuil pour de longs mois encore : Celui de Ts’ing qui régna durant la période Kouang-Siu, s’en est allé, sur le char du Dragon, boire à la source aux neuf fontaines… Mais le Prince Tch’ouen, son frère, acceptant la Régence, a manifesté tout aussitôt les meilleures intentions et les plus ordinaires qualités. Nul au