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de ses concepts : pénétré, mieux qu’un Général d’Armée, des trente-deux principes de Bataille, il les emploie à la défense ou à l’assaut de ses seuls Palais de Logique.

Il gagnera la question de savoir si la Raison est antérieure aux sentiments, ou ceux-ci à la Raison. Il résoudra si le Grand Vide au bout du monde est dur en fonction de sa vitesse ou de sa définition.

Le Ministre civil, bien éduqué, s’incline, vaincu par la logomachie du Maître qui vient précisément de le complimenter sur son zèle intelligent. Le Guerrier, un peu à l’écart, tremble de tous ses gros membres. Plus forts que les béliers de sièges, les Mots frappent à lui crever le front.

Il n’ose point approuver trop haut. Il n’oserait surtout contredire. Mais, tandis que le Philosophe mène au combat ses idées bien