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qu’on en peut dire : les Annales commentent ainsi :

« Concubine du père, bonzesse défroquée, épouse Impératrice du fils successeur, meurtrière de sa fille au berceau pour en accuser sa rivale ; meurtrière de son fils trop intelligent ; meurtrière de l’autre Impératrice qu’elle fit écourter des pieds et des bras et confire dans une jarre pleine de vin ; amante impudique d’un moine chef de deux cents jeunes moines ; tueuse de son époux Empereur dont la tête gonfla par maléfice ; sacrilège en sacrifiant fémininement au Ciel par l’investiture de la montagne, — elle indigna la bonne terre de l’Empire qui se vomit en pustules de boue. Même elle eut les honneurs impossibles d’une éclipse de Soleil mâle ! Elle avait perverti jusqu’aux principes Yin et Yang, tréfonds de l’Univers… »

Nous nous inclinons devant vous « Sainte Mère surnaturelle ».