Page:Segalen - Peintures, 1918.djvu/182

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tient toujours à marier sa mère à un Turc, — jusqu’au lit inclus. C’est une idée rare. Il s’aperçoit, après coup, que le rite n’est pas prévu dans les Cérémonies. Et il pleure à plat aux pieds de la Douairière intimidée dont il réclame pour expiation quatre-vingt et un coups de bâton sur les fesses. (Les siennes.)

La Morale est sauve puisque le Ciel a neuf étages, et neuf fois neuf… Vous avez compris enfin ! L’Histoire raconte cet épisode exactement à l’envers.

C’était un homme si bon ! Regardez moi cette preuve de bonté, dont vous seriez incapables : une bonté à faire pleurer toute la mer sur tout le Ciel. Voilà : Il traite bien ses généraux : Il les assoit sur son trône, les uns par-dessus les autres, et les abreuve à sa tasse magique, toujours pleine. Et il prie la jolie Dame Joie-de-l’Aurore d’abreuver leurs autres désirs aussi en se donnant là, tout de suite, de sa part à Lui. Et comme la Dame hésite, il la dévêt et l’offre de ses mains. Cette scène dégage une vapeur de bonté.