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Cet Empereur, à peine connaissable sous la bure monacale du Bouddha, est assis simplement devant une écritoire. Les yeux lents fixés sur nous ne s’arrêtent point à nos yeux, mais prolongent vers l’arrière-espace leur inquiétante sérénité. Un seul geste, et immobile : celui de la main droite levée tenant le pinceau pointe en bas.

Tout est suspendu à cette pointe. Car d’un coup, le pinceau et les doigts, promulguant la Décision, peuvent jeter au combat les cent mille soldats bien armés dont l’élan et le choc gagneront l’imminente bataille. Mais ni les doigts ni le pinceau ne s’abaissent : — comment ignorez-vous que le cri des armées, le bruit des victoires ; tout le cliquetis du monde, enfin, se dissout dans une vibration qui s’éteint…

*

Du moins pourrait-il épargner ou venger les fils qu’on lui tue ? Car Il entend comme