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dégustent ; où marinent les appétits et naviguent les yeux avant que s’emplissent les ventres plus délicats. C’est un beau festin bien servi.

Chacun à sa place, les trois rois, égaux par le titre, tous Empereurs de leur propre gré, — et si proches de la triple chute, — se regardent non sans rire. Leurs vêtements et leurs chapeaux s’esclaffent comme eux. Les invités, les Ministres et les servants et le portier, et ces petits garçons sous les tables ; — les tables aussi, les colonnes et le plafond participent à ce rire dont l’objet est l’un des trois, — qui rit plus fort que les autres.

*

On l’interpelle : « Eh ! là ! seigneur du pays de Chou, montrez nous vos belles manières ? »

L’autre salue, marche et se dandine comme un canard bien appris. Tout le monde rit, et lui-même. On ajoute :