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… Eh bien ! vous regarderiez dix mille ans de plus que rien ne changerait en cette peinture ; à peine le ton roux-doré sous la cuisson du temps — et rien n’apparaîtrait de plus…

Mais l’inquiétude que vous montrez à observer quand même, — soupçonnant là vous ne savez quoi d’immense… Mais ce contraste du peuplement humain d’autrefois et l’absence de tout homme ici… Mais ce désaccord, ce défi à rebours entre l’objet attendu : « DÉCLIN DE TS’IN » et cette grandeur ordonnée et dressée…

Mais non ! Vous ne verrez rien si vous restez ainsi spectateurs ébahis de l’apparence. Laissez moi vous mener en profondeur. Il faut pénétrer ce tombeau. Pour cela, fermez vos yeux ronds, vos yeux visibles, et convenez de voir aveuglément chacun des mots que je dis.