Page:Segalen - Peintures, 1918.djvu/146

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

même, écoutez ces nuées, en passant discrètement d’un sens à l’autre, d’un monde à l’autre, du spectaculaire au sonore : Ce sont les musiques des neuf centaines d’instruments placés par elle à chacun des neuf étages et qui doivent incessamment jouer des chœurs non moroses, non conformes, non antiques, superposant ainsi leurs neuf Ciels : airs de danses fardées, airs de joie, airs de danses nues, airs de jeux, airs pour l’amour des femmes, airs à boire le vin, airs réservés aux mâles, airs pour gonfler les appétits, airs pour inviter les génies à se remplir de débauches… Le dixième étage, pénétré de toutes les musiques, est le logis réservé. Que l’Empereur daigne habiter ici. Qu’il se vête de cette tour de fêtes, impénétrable aux remords et à la vertu.

*

Ailleurs, regardez ce rectangle rouge-feu, coupé d’une barre luisante. C’est la Mare-aux-jugements, traversée du Pont-de-Bronze, —