Page:Segalen - Peintures, 1918.djvu/141

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

En haut, le Seul, — dont on ne voit pas la figure car il est trop loin dans les âges : le dix-septième (et dernier de la première famille : le premier de ceux qui tombèrent. À la courbe des épaules et des bras, et par le dessin des muscles ronds, on sent qu’il est très fort et hardi, et que ses nerfs en vibrant ont le son dur des tendons du taureau, et que ses mains qui tordent le bronze, déchirent tout vivants buffles et tigres. Voilà les vertus qu’il incarne, méprisant la vertu que les autres vénèrent.

Mais il est peint ici moins prêt à la chasse ou au meurtre qu’au rut ; et ses bras, dans ce geste, n’étouffent et n’étreignent rien d’autre que la délicate fille qu’il aime, la Mei-hsi au sourire rare à la bouche violette. Le puissant baiser emprisonne un sein fragile qui bat et rougit de plaisir, et d’où jaillirait sans peine, — non point le lait aigre des mères, — mais le sang des nobles amantes.

L’un et l’autre ils retardent le moment éperdu pour contempler un peu plus long-