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fêtes, les musiques, les fleurs, les meurtres et le vin ; vous les verrez entraînant avec eux dans la chute leurs amis, leurs favoris, des maîtresses parfois payées du poids d’un royaume, leurs familles, leurs ancêtres mêmes qu’on déterre et détrône avec eux.

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Il n’y a point que des chutes retentissantes. Beaucoup n’ont pas eu l’honneur ou le talent de périr avec beauté. La mort sous le fer est rare ; certains ont dû boire le poison par ordre ; quelques-uns préféraient l’ivresse absolue de l’idée, la sainteté, non moins fatale. D’autres s’évadent et finissent n’importe où. D’autres ne finissent pas du tout, et voilà les seuls vrais coupables… Mais chacun d’eux, par quelque trait, a marqué l’histoire de son sceau, et tous accompli jusqu’au bout l’holocauste au temps, — nécessaire, vous dis-je, et préparé le recommencement. Qu’ils soient dignes d’une dévotion, d’une jalousie hu-