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montera donc seul jusqu’à Lui. Le Tribut cheminant lourdement sur les routes, voici le lieu qui, tout d’un coup, le contient : voici le plateau d’offrandes empli de tout ce qui fut successivement déroulé, dépassé, dévisagé, et qu’il n’est pas besoin de peindre a nouveau pour qu’il se retrouve ici, gonflé de couleurs, amassé, amoncelé :

— Les beaux chevaux du pays Sogdian : la tête du Roi et la fille ; la vigne et le vin ; les pacotilles occidentales ; les éléphants, et ces fleurs du soleil, et ces corolles ensoleillées malgré la nuit : toutes les provendes quotidiennes que chaque Préfecture, chaque district, chaque vallon sait produire en son temps et son climat, et aussi l’offrande insolite du nouveau dieu s’en allant faire hommage au Fils de l’Être qui englobe tous les dieux, fonctionnaires célestes, comme il administre les humains.

Enfin, enfin voici l’Autre, en qui s’est complu le pinceau :