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Et le marais se divise en canaux où se meuvent des chalands, — en longs rubans humides que des marcheurs, payés pour tirer à la cordelle, entonnant de leurs piétinements. C’est ainsi que toutes les fanges, les flaches, les ruisseaux bus par les sables, toutes les eaux on dirait mortes, — pourrissantes, — joignent leurs biefs et drainent en un seul réseau les provinces.

Là-dessus, plus lents que les processions sur la route, mais capables et puissants, vont les bateaux plats chargés de provendes, de parfums pour l’odorat, de beau riz, gras et blanc pour les bouches. Là-dessus va la flotte de