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Suivez la route : elle s’élargit et se poudre. Elle se noie dans la poussière : elle devient vague et sans bords dans ces plaines septentrionales où le Peintre se refuse à la suivre…

Là-bas, le tribut se fait à grand charroi, ou par des caravanes lentes de chameaux, bêtes un peu trop esclaves pour figurer ici. Ici, voyez la route aux prises avec la terre, la falaise jaune, et ses châteaux et ses brèches, ses crêtes et ses murs. La route devient alors tranchante, et les pas piétinants l’incrustent de plus en plus profonde. La route descend dans la terre. Mais l’éboulement de toute une colline la coupe. Elle doit sauter à travers, et reprendre de plus loin.

La route poursuit. La route n’ignore jamais son but. Pleine de boue, ou dallée, la route est couchée de son long aux pieds du Maître.