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Un ravin sombre plein de nuit, traversé de lumières en marche. Suivez les, et non pas au hasard : voyez mieux : chacune procède au dessus des deux bras levés d’un homme qu’on appelle : « Porte-rameaux du soleil ».

Ils ont en mains ces branches de l’arbre Jo et ces fleurs orangées, reflets des couchants. Tenues très haut dans le ciel et tournées vers le météore au moment qu’il disparaît, ces corolles s’imprègnent de sa couleur, boivent son feu, et continuent à luire. C’est pourquoi, les « Porte-rameaux du soleil » vont vite et sûrement dans la plus froide obscurité. Leurs visages, qui contemplent la fleur, resplendissent comme des lunes. Que leur marche soit