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La montagne reprend et envahit. De nouveau, les courbes des versants se balancent d’un bout à l’autre de l’étendue ; puis se dressent, se brisent, et pénètrent le ciel de leurs pics. Il n’y a plus de chemin passant ; il n’y a plus même de chemin possible, autre que les sillons du vent où les oies lancent la charrue de leur vol triangulaire.

La houle des monts se propage ; les pays tendent leurs échines. La terre grossit. L’air est rare. C’est le sacrifice du sol d’en bas ; c’est aussi l’apport incessant des hauteurs : — comme toute chose, ceci est en marche latente vers Lui. C’est le château d’eau d’où les fleuves,