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Atteignons ceux-ci, qui viennent du Sud au grand soleil de l’Annam et du pays Champa ; des hivers où jamais l’eau ne se prend en glace ; où la neige se raconte avec incrédulité et se conserve, si elle tombe, dans de précieux petits coffres. C’est pourquoi vous voyez qu’ils sont nus : malingres aussi : non point de la chair des Cent-Familles. Ces yeux caves ! ces cheveux tordus en chignons sans épingles ! ces anneaux dans les oreilles ! Le cou chargé de colliers ; les poignets lourds de bracelets, (car ils ne savent quoi faire de leurs mains) ils tendent par jeu des arcs inutiles ; ils sonnent dans des conques aigres et griffent la peau de leurs tambours.