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Plus avancés, ceux-ci débouchent d’un lit de torrent à sec ; route fortuite, mais voie d’Empire, dont les galets sont les dalles et les gros blocs erratiques, les tours de veille. Bien qu’étrangers, ces gens marchent sans guide. Ils viennent peut-être de plus loin encore que les chevaux de Tch’ang-Kien ; de plus loin que Ferghana et que Hira. Ce sont les envoyés d’un roitelet, Ngan-tong, ou, comme ils prononcent avec emphase : « Marcus Aurelius Antoninus. »

Ils ont la tête ronde, les cheveux courts ; et voyez leurs nez volumineux, leurs yeux non bridés, vraiment trop fendus, leurs allures un peu trop cadencées. Ils ont des habits courts, des chars petits ; les mains pleines, —