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Je t’emporte, je te ravis, je te sauve avec moi-même !

Il s’en va, descendant le cours du Fleuve. Eurydice éclate en sanglots.
Le Rideau tombe brutalement.
Les pleurs d’Eurydice ne s’arrêtent pas de toute la nuit.

(SCÈNE III)

Le Rideau se relève,

très doucement. La nuit a passé. Il vient du Fleuve des buées fraîches et caressantes. Les mousses et les herbes se givrent. On pressent l’aube, et l’air tremble et rit sous l’haleine du jour neuf.
Étendue à la même place,