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Entendre un chant qui ne soit pas le mien !

Ho ! bruits d’hommes… Tumulte et insultes ! Ils me traquent jusqu’au fond de mon silence.

Non… C’est plus doux… Mousse froissée… Rosée secouée… C’est plus furtif que le galop d’un chacal. On glisse…

Des pieds nus à peine posés… Ce ne sont pas les hommes… Ce ne sont pas mes bêtes familières… Ni la course du vent dans les taillis…

Il s’en vient vers moi quelque chose d’ignoré, d’inouï…

Paraît
EURYDICE
Elle s’arrête d’un bond, interdite. Ils se dévisagent et s’épient l’un l’autre, sauvagement.
Puis Eurydice balbutie :

D’où je viens ? Pourquoi je viens ? Mon père m’a dit…