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sur lui : j’ai tiré ; il a foncé sur moi, il m’a dit : « Je tire en l’air ; » il l’a fait. « Écoutez, m’a-t-il dit en me serrant la botte, j’ai cru hier que vous insultiez mon père, en parlant des négociants. Je vous ai insulté ; j’ai senti que j’avais tort ; je vous en fais excuse. N’êtes-vous pas content ? Éloignez-vous, et recommençons. » Je ne puis, monsieur, vous exprimer ce qui s’est passé en moi ; je me suis précipité de mon cheval : il en a fait autant, et nous nous sommes embrassés. J’ai rencontré mon père, lui à qui, pendant ce temps-là, lui à qui vous rendiez service. Ah ! monsieur !

M. d’Esparville père.

Eh ! vous le saviez, morbleu ! et je parie que ces trois coups frappés à la porte… Quel homme êtes-vous ? Et vous m’obligiez pendant ce temps-là ! Moi, je suis ferme, je suis honnête homme ; mais en pareille occasion, à votre place, j’aurais envoyé le baron d’Esparville à tous les diables !



Scène XII


Les mêmes, VICTORINE.
M. Vanderk père.

Ah ! messieurs, qu’il est difficile de passer d’un grand chagrin à une grande joie.

Victorine se saisit du chapeau du fils.

Ah ! ciel ! ciel ! Ah, monsieur !

M. Vanderk fils.

Quoi donc, Victorine ?

Victorine.

Votre chapeau est percé d’une balle.

M. d’Esparville fils.

D’une balle ? Ah ! mon ami… (Ils s’embrassent.)